Hip-Hop, Break Dance, Dancehall, Afro-Dance… La culture urbaine a conquis l’île! Les waterfronts et les centres commerciaux se transforment en scènes à ciel ouvert. Au cœur de cette effervescence : Wake Up Session, un mouvement visionnaire qui a transformé une passion en un phénomène culturel et sociétal majeur.
L’histoire de Wake Up Session est avant tout celle de Kenjee Kennedy, rappeur et danseur mauricien devenu producteur et entrepreneur. Passionné de culture urbaine dès l’adolescence, il fait ses premières armes dans le milieu underground, enchaînant les scènes locales et les battles de quartier.
En 2008, Kenjee et son équipe remportent le concours Tremplin, organisé par l’Institut Français de Maurice – alors appelé Centre Charles Baudelaire. Ce succès leur ouvre les portes du festival Urban Konection à La Réunion, où Kenjee découvre l’énergie brute et la créativité des battles internationales.
La Naissance de Wake Up Session
Cette expérience sera un véritable électrochoc : « L’énergie de ces battles a allumé une flamme en moi. J’ai compris que nous avions, nous aussi à Maurice, des talents capables de rivaliser. C’est à ce moment que j’ai décidé de créer une plateforme pour leur donner un espace d’expression », raconte-t-il.
De retour sur l’île, Kenjee met son idée en marche. Deux ans plus tard, en 2010, il fonde Wake Up Session avec un objectif clair : réveiller la scène urbaine mauricienne, remettre la culture du battle au premier plan et offrir une véritable vitrine aux jeunes talents.
Quand la Street Dance Devient un Mouvement Culturel
Ce qui n’était au départ qu’une simple compétition de danse s’est transformé en véritable phénomène. Wake Up Session a démocratisé la street dance en la faisant sortir des studios et en l’amenant directement dans l’espace public : Port-Louis Waterfront, Bagatelle Mall, La Croisette, Mahébourg Waterfront, Skate Park…
Peu à peu, ces battles sont devenus de véritables rendez-vous populaires, attirant familles, touristes et curieux. La danse urbaine a ainsi conquis de nouveaux publics, bien au-delà du cercle hip-hop traditionnel.
Ce succès n’est pas passé inaperçu. Très vite, grandes marques et institutions se sont associées au mouvement. Plus de cent événements ont été organisés en partenariat avec Orange, Malta Guinness ou encore le Ministère de la Jeunesse. Une reconnaissance qui prouve que la culture urbaine peut devenir mainstream sans perdre son authenticité ni son esprit contestataire.
Un Tremplin pour les Jeunes Danseurs
Plus qu’un simple spectacle, Wake Up Session est devenu un véritable laboratoire social. Les battles et ateliers dépassent la simple performance artistique : ils enseignent la discipline, la persévérance et la confiance en soi.
Pour une jeunesse souvent en quête de repères, la street dance est bien plus qu’un loisir. Elle devient un langage, un exutoire et un cadre structurant, permettant de canaliser l’énergie, stimuler la créativité et se projeter vers un avenir meilleur.
Aux quatre coins de l’île, chaque battle se transforme en espace de rencontre et de partage. La jeunesse mauricienne y prend place, occupe l’espace public et fait entendre sa voix. Wake Up Session ne se contente pas de faire danser : il offre un véritable modèle d’expression et de réussite.
Wake Up Session: Une Compétition de Danse à l’International
Aujourd’hui, Wake Up Session dépasse largement les frontières de Maurice. Le Festival Bouzé – 1 vs 1 Indian Ocean Championship 2025, organisé à l’IFM, en est la preuve éclatante : il a rassemblé les meilleurs danseurs de l’océan Indien pour un affrontement de haut niveau.Point d’orgue de l’événement : la victoire du Mauricien Bboy David, sacré champion de la région et qualifié pour représenter l’océan Indien au Ghana en novembre prochain.
« Organiser un festival réunissant une soixantaine de danseurs venus de toute la région est un défi colossal. Voir l’engouement du public et la qualité stratosphérique des performances est une immense fierté. Et savoir qu’un Mauricien portera haut les couleurs de l’océan Indien au Ghana est la cerise sur le gâteau », confie Kenjee Kennedy.
Wake Up Session a prouvé qu’il est possible de faire de la danse urbaine un moteur de fierté nationale et de rayonnement régional. Plus qu’un simple rendez-vous culturel, c’est un symbole : celui d’une jeunesse qui prend sa place, crée ses propres codes et partage son art avec le reste du monde.