Vaco, Saïd Hossanee, Roger Charoux et Tristan Bréville : éternels par l’art!

L’Art avec un grand A. Ainsi vivaient les regrettés Vaco, Saïd Hossanee, Roger Charoux et Tristan Breville, dévoués et surtout animés par leur passion artistique. Ces quatre artistes nous ont quittés entre 2022 et 2023. En hommage, les plus beaux œuvres des ces artistes — immortels par leurs arts — seront en exposition ce 30 septembre à La Maison de l’Étoile, Eureka, Moka, de 10 à 17 h, en marge de la 3e édition de la Mauritius International Art Fair (MIAF) organisé par ZeeArts.

Vaco et sa créolité : une identité vivante et vibrante

Né à Maurice en 1940, Vaco, dont le vrai nom est Joseph Charles Jacques Désiré Baissac, est un artiste peintre mauricien.

Vaco Baissac a amorcé son parcours artistique à Maurice avec sa première exposition en 1958. En 1960, il a étendu son influence artistique jusqu’à la Réunion, puis en 1964, sa soif d’art l’a conduit à Paris et à Bruxelles pour poursuivre ses études.

Après cette aventure européenne, il a pris la route de l’Afrique pour deux décennies, perfectionnant son art. Ce n’est qu’en 1990 qu’il est retourné sur son île natale. Passionné par l’art, il a fondé un atelier de peinture où il a encadré des enfants et des adultes.

En parallèle, Vaco a entrepris des projets muraux monumentaux pour des entreprises réputées de l’île. En 1998, il a marqué un tournant majeur en inaugurant sa propre galerie à Grand Baie.

Tout au long de sa carrière, Vaco a fièrement représenté Maurice dans des expositions internationales de renom. Son art était un puissant moyen de capturer l’essence même des îles, en mettant en avant la richesse de la créolité, en révélant la diversité du métissage, en explorant les subtilités des couleurs et de la nature, en capturant l’éclat du soleil et en jouant habilement avec la lumière.

Ses œuvres étaient une célébration vibrante de la culture et de la beauté mauriciennes, transportant les spectateurs dans un voyage sensoriel au cœur de l’île et de son âme.

D’ailleurs, Vaco aimait dire avec humour et aussi bien qu’avec fierté qu’il était un «artiste créole», une identification qu’il arborait fièrement jusqu’à son dernier souffle en février 2023. Au-delà de son art, Vaco rayonnait en tant qu’homme.

Sa personnalité était une mosaïque fascinante à elle seule! Il était un assemblage de couleurs et de subtilités qui en faisait un être naturellement authentique. Son charisme constituait une toile vivante qui captivait tous ceux qui avaient la chance de le rencontrer.

Saïd Hossanee, un artiste pluridisciplinaire inspiré par son île

Né à Curepipe, sa ville natale à Maurice en 1953, Saïd Hossanee a manifesté un intérêt artistique précoce en se plongeant dans le monde de l’art dès son plus jeune âge. Sa passion l’a conduit à briller lors de plusieurs concours d’art destinés aux jeunes peintres.

En 1969, il inaugure sa première exposition personnelle à la galerie d’art Max Boullé à Rose Hill. Les années suivantes l’amènent à s’installer à Paris, où il explore la peinture dans ses dimensions spatiales et trouve son inspiration dans les œuvres de Francis Bacon et Pierre Soulages.

L’évolution de son parcours artistique révèle des phases et des styles variés, tous unis par une quête d’états émotionnels et d’expressions novatrices. La lumière, le signe et les éléments de couleur se mêlent pour créer une matrice unique incarnant sa personnalité artistique.

Saïd a toujours adopté une attitude affirmée envers la peinture, la gravure et la photographie. Il expérimentait toutes les techniques : gravure, pastel gras, peinture à l’huile, acrylique, aquarelle, collage, pochoir, sur papier, toile, bois, sans aucune limite.

Ses œuvres sont le fruit de moments de profonde méditation et de contemplation intense de son île natale. Saïd Hossanee capturait et retranscrivait, à sa manière, la riche culture mauricienne.

Le 20 avril 2023, Said Hossanee est décédé, laissant derrière lui un héritage artistique qui continue d’inspirer et d’émouvoir..

Roger Charoux et ses tableaux intemporels

Roger Charoux, né en 1929 à l’île Maurice, fut un artiste accompli. Il a étudié la peinture sous la tutelle de Gabriel Gillet et a été enseigné par Pierre Matossy, lauréat du Grand Prix de Rome, en 1946.

Ses débuts artistiques se sont concrétisés lors de sa première exposition de groupe en 1947 à l’hôtel de ville de Curepipe, partageant l’affiche avec des talents prometteurs tels que Hervé Masson et Serge Constantin. En 1951, il a été honoré du «Prix du Peintre».

Après avoir obtenu une bourse, Roger Charoux a poursuivi ses études en beaux-arts, design d’intérieur et design d’ameublement à la Central School of Arts & Design à Londres, où il a obtenu des diplômes nationaux de design et de l’École centrale des arts et du design.

Tout au long de sa carrière, il a exposé dans de nombreuses galeries à Maurice et ses œuvres ont été vendues tant au niveau national qu’international. Son art était apprécié à travers le monde.

Roger Charoux nous a quittés en juin 2023, laissant derrière lui un héritage artistique apprécié et respecté.

Tristan Breville, l’art de la photographie

Feu Tristan Bréville, un photographe professionnel regretté, fonda en 1966 le Musée de la Photographie situé à la rue du Vieux Conseil à Port-Louis. Il incarnait une figure éminente de la mémoire et du patrimoine de l’île Maurice, étant considéré comme le dernier des collectionneurs photographiques.

Le Musée de la Photographie est particulièrement remarquable pour sa magnifique collection d’appareils photo et de photographies datant dès 1839. L’on y retrouvait appareils et clichés retraçant l’histoire de l’île Maurice.

En 2017, Tristan Bréville reçut la distinction de «Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres» de la part du gouvernement français, l’un des quatre ordres ministériels de la République française. Il s’investissait également activement dans le travail social ainsi que dans la promotion et la reconnaissance des arts et de la culture de l’île.

Ce passionné d’histoire et de la photographie, qui se décrivant souvent comme un créateur de mémoire, nous a quittés en mars 2022.

Tristan Bréville, regretté photographe professionnel, fut le fondateur en 1966 du Musée de la Photographie, situé à la rue du Vieux Conseil à Port-Louis. Il incarnait une figure éminente de la mémoire et du patrimoine de l’île Maurice, étant considéré comme le dernier des collectionneurs photographiques.

Le Musée de la Photographie est particulièrement remarquable pour sa magnifique collection d’appareils photo et de photographies datant dès 1839, retraçant ainsi l’histoire de l’île Maurice.

En 2017, Tristan Bréville a été élevé au rang de «Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres» par le gouvernement français, l’un des quatre ordres ministériels de la République française. Impliqué activement dans le travail social, il a également œuvré pour la promotion et la reconnaissance des arts et de la culture de l’île.

Ce passionné d’histoire et de photographie, souvent qualifié de créateur de mémoire, nous a quittés en mars 2022.

Un héritage à découvrir!

Les artistes, au-delà de leur vivant, perdurent à travers leurs œuvres, laissant un héritage qui façonne l’art, l’histoire et la culture mauricienne. Ces quatre figures marquantes offrent l’opportunité de (re)découvrir leur univers artistique, un voyage captivant dans la richesse artistique et l’héritage culturel de l’île. L’appel est lancé au grand public.